De Eredan.
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(→Prologue - Le naufragé) |
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- | Presque personne n’avait réussi à vaincre la tempête et cette fois là le Rutilant n’y parvint pas… | + | Presque personne n’avait réussi à vaincre la tempête et cette fois-là le Rutilant n’y parvint pas… |
- | Les vagues léchaient lentement la plage dans un rythme irrégulier, c’était le matin, il faisait frais. Et comme tous les matins depuis des années Rémy promenait son Omega, un terrier pure race toujours foufou malgré le poids des années. Quelques mouettes volaient non loin de là, narguant de leurs cris rieurs et moqueurs l’homme et son chien. | + | Les vagues léchaient lentement la plage dans un rythme irrégulier, c’était le matin, il faisait frais. Et comme tous les matins depuis des années Rémy promenait son Omega, un terrier pure race toujours foufou malgré le poids des années. Quelques mouettes volaient non loin de là, narguant de leurs cris rieurs et moqueurs l’homme et son chien. Omega allait et venait entre son maître et les vagues en aboyant sans cesse. Puis le chien s’arrêta dans son ardeur et fixa quelque chose qui se trouvait derrière un énorme rocher et que Rémy ne pouvait voir. Puis le chien aboya à nouveau sans bouger. |
- Et bien, qu’est-ce qu’il y a ? Reviens par ici, on va rentrer. | - Et bien, qu’est-ce qu’il y a ? Reviens par ici, on va rentrer. | ||
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Puis voyant que le chien n’écoutait rien et continuait sa cacophonie, l’homme alla voir de plus près et tomba des nues devant un spectacle d’apocalypse. En partie brisé, la coque éventré, un navire était venu s’échouer là. La mer recrachait les débris et les corps des marins. Une planche de bois portant une plaque indiquait un nom : Le Rutilant. | Puis voyant que le chien n’écoutait rien et continuait sa cacophonie, l’homme alla voir de plus près et tomba des nues devant un spectacle d’apocalypse. En partie brisé, la coque éventré, un navire était venu s’échouer là. La mer recrachait les débris et les corps des marins. Une planche de bois portant une plaque indiquait un nom : Le Rutilant. | ||
- | - Mazette ! | + | - Mazette ! Quelle horreur ! S’écria Rémy en avançant prudemment entre les débris. |
- | Mais il n’y avait plus rien à sauver, le bateau était éventré et les marins étaient tous morts… tous sauf un homme. Celui-ci était inconscient sur un morceau du navire. Omega léchait le visage de cet homme qui réagissait en gémissant. Rémy se précipita pour examiner ce naufragé. Son | + | Mais il n’y avait plus rien à sauver, le bateau était éventré et les marins étaient tous morts… tous sauf un homme. Celui-ci était inconscient sur un morceau du navire. Omega léchait le visage de cet homme qui réagissait en gémissant. Rémy se précipita pour examiner ce naufragé. Son pouls était faible et il souffrait de larges coupures d’où son sang s’échappait. Rémy n’était homme à laisser mourir quiconque aussi avec des moyens de fortune il achemina le blessé jusqu’à sa masure située derrière une haute dune pour y panser les blessures de cet inconnu. |
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- Des victimes ? | - Des victimes ? | ||
- | - J’ai compté dix neuf morts. | + | - J’ai compté dix-neuf morts. |
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- Inconscient depuis que je l’ai trouvé, messire Prévôt. | - Inconscient depuis que je l’ai trouvé, messire Prévôt. | ||
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- En terres de Guem ? | - En terres de Guem ? | ||
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- Aidez-moi à me redresser voulez-vous, dit le naufragé en tendant sa main. | - Aidez-moi à me redresser voulez-vous, dit le naufragé en tendant sa main. |
Version du 16 octobre 2013 à 16:13
Sommaire |
Histoire
Prologue - Le naufragé
La mer
Qu´on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d´argent
La mer
Des reflets changeants
Sous la pluie
Charles Trenet
Cette histoire-là commence d’un manière très peu habituelle, loin du tumulte du Conseil de guilde et de l’Equinoxe qui à ce moment-là menaçait les Terres de Guem. Elle débuta donc sur un navire, mais pas n’importe quel navire, celui-ci ne volait pas comme les redoutables bâtiments des pirates, mais fendait les eaux de sa proue de métal. En pleine mer la tempête faisait rage, déversant sur le Rutilant des trombes d’eau, le chahutant tantôt par tribord, tantôt par bâbord. Il disparaissait dans le creux entre deux vagues avant de réapparaître au sommet de l’une d’elles, manquant par là-même de chuter ensuite et d’avoir sa coque brisée.
A son bord l’équipage donnait son maximum pour maintenir le cap. Les marins le savaient, cet endroit précis de l’océan ne pouvait être traversé sans encourir le courroux divin. Ils n’avaient pas eu le choix et ils n’avaient plus le choix, ils luttaient pour leur survie. Le chef beuglait des ordres entre chaque grondement du tonnerre. Le Rutilant avait quitté le port d’une cité bâtie sur une île quelque part au milieu de l’océan, loin, très loin des terres de Guem. On pouvait imaginer la cargaison de mets exotiques ou de choses plus précieuses les unes des autres, mais en réalité le navire était à la disposition d’une seule personne.
Presque personne n’avait réussi à vaincre la tempête et cette fois-là le Rutilant n’y parvint pas…
Les vagues léchaient lentement la plage dans un rythme irrégulier, c’était le matin, il faisait frais. Et comme tous les matins depuis des années Rémy promenait son Omega, un terrier pure race toujours foufou malgré le poids des années. Quelques mouettes volaient non loin de là, narguant de leurs cris rieurs et moqueurs l’homme et son chien. Omega allait et venait entre son maître et les vagues en aboyant sans cesse. Puis le chien s’arrêta dans son ardeur et fixa quelque chose qui se trouvait derrière un énorme rocher et que Rémy ne pouvait voir. Puis le chien aboya à nouveau sans bouger.
- Et bien, qu’est-ce qu’il y a ? Reviens par ici, on va rentrer.
Puis voyant que le chien n’écoutait rien et continuait sa cacophonie, l’homme alla voir de plus près et tomba des nues devant un spectacle d’apocalypse. En partie brisé, la coque éventré, un navire était venu s’échouer là. La mer recrachait les débris et les corps des marins. Une planche de bois portant une plaque indiquait un nom : Le Rutilant.
- Mazette ! Quelle horreur ! S’écria Rémy en avançant prudemment entre les débris.
Mais il n’y avait plus rien à sauver, le bateau était éventré et les marins étaient tous morts… tous sauf un homme. Celui-ci était inconscient sur un morceau du navire. Omega léchait le visage de cet homme qui réagissait en gémissant. Rémy se précipita pour examiner ce naufragé. Son pouls était faible et il souffrait de larges coupures d’où son sang s’échappait. Rémy n’était homme à laisser mourir quiconque aussi avec des moyens de fortune il achemina le blessé jusqu’à sa masure située derrière une haute dune pour y panser les blessures de cet inconnu.
Quelques jours plus tard le naufragé reprit conscience, il était sauf mais souffrait encore de ses blessures. Non loin de lui Rémy discutait avec un homme de grande taille à la carrure d’un ours. Le Naufragé n’entendit qu’une partie de la conversation.
- ...plage. Un bateau de bois et de métal presque entièrement détruit, expliquait Rémy.
- Des victimes ?
- J’ai compté dix-neuf morts.
- Et le survivant ?
- Inconscient depuis que je l’ai trouvé, messire Prévôt.
L’homme appelé Prévôt jeta un œil sur le naufragé et vit que celui-ci était réveillé. Il s’en approcha alors, faisant craquer le parquet de lames de bois gondolées.
- Comment vous vous sentez ? demanda le prévôt.
- Où… où suis-je ?
- Vous êtes non loin de la cité indépendante de Gardara.
- De quel royaume ?
- Les Hautes terres de l’Ouest dans les sept royaumes.
- En terres de Guem ?
- Bien sûr, où d’autre voulez-vous que nous soyons ?
- Aidez-moi à me redresser voulez-vous, dit le naufragé en tendant sa main.
Le prévôt attrapa la main, aussitôt quelque chose se produisit. Les yeux du prévôt changèrent de couleur pour devenir argentés.
Quelques instants plus tard Rémy gisait sur le sol de sa maison, le naufragé s’éloignait de là, le prévôt à ses côtés.
Chapitre 1 - Dans le bois
Le prévôt de la cité indépendante de Gardara ne bougeait pas, le regard argenté perdu dans la danse chaotique des flammes. L’odeur d’un lapin grillé prenait le pas sur l’odeur de fumée et de bois brûlé. De l’autre côté du feu le naufragé réfléchissait à ses actions futures. Le Rutilant n’était plus qu’une épave échouée sur le côté d’un monde qu’il ne connaissait pas où il y cherchait quelqu’un dont il ignorait tout d’où il pouvait bien se trouver à présent. Dans ce cas de figure comment faire ? Il devait remettre de l’ordre dans ses pensées et en apprendre plus sur ces terres. Pour cela il ne disposait que de maigres informations ramenées il y a plusieurs années par Elysia, une des rares personnes à avoir réussi l’exploit de trouver les terres de Guem puis d’en revenir. Il se remémora les explications de cette dernière : ces terres sont gigantesques, trois fois plus grandes que les nôtres. Il y a un désert au sud et les glaces au nord. Contrairement à notre patrie il existe une multitude de royaumes. Mais au delà de ça des groupes nommés Guildes ont une grande liberté d’action et un pouvoir qui peut même être supérieur à celui d’un royaume. Ces dernières regroupent des héros aux pouvoirs incroyables.
- Guildes… Des héros aux pouvoirs incroyables… Tu connais les guildes prévôt ? Demanda le Naufragé à son compagnon de fortune.
- Oui. Que voulez-vous savoir.
- Combien il y en a ? Et surtout où est-ce que je peux trouver un héros de ces guildes le plus proche d’ici ?
- Je crois qu’il y a presque une quinzaine de guildes messire. D’ici, dit-il en regardant les alentours, c’est la Cœur de Sève la plus proche.
- Cœur de Sève... Quelles sont leurs idées ? Qui sont-ils ?
- Des créatures de la forêt, je crois que c’est la guilde avec le plus de monstres. Ils vivent dans la forêt que vous voyez au loin là. Ils n’aiment pas trop ceux qui sont pas comme eux si vous voyez ce que je veux dire. La forêt est à eux et ils le font savoir aux intrus qui oseraient s’y aventurer. Ils sont capables de savoir qui entre chez eux et de vous pister pour vous trucider.
- Je te remercie… prévôt. Nous allons rendre visite à cette Cœur de Sève et ces monstres, ça sera un parfait commencement. Nous partirons juste après notre repas, nous devrions arriver sur place à la nuit tombante. Je saurai convaincre ces monstres, dit le Naufragé à grand renfort d’éclats de rire.
Les rayons de lune se frayaient un passage entre les larges branches feuillues des arbres de la forêt Eltarite. Le Naufragé appréciait cette verdure sauvage mais non dénuée de trace de civilisation. Disséminés un peu partout de petits totems d’ambre à l’effigie de créatures grimaçantes prévenaient ceux qui s’aventureraient ici : vous entrez dans un territoire qui n’est pas le vôtre, partez !
Mais le naufragé n’en avait que faire, il était là pour provoquer une rencontre avec ces créatures de la forêt dépeintes comme monstrueuses par le prévôt. Ce dernier marchait avec la peur au ventre, il ne pouvait que suivre le Naufragé, son maître, sans rien faire d’autre que d’espérer que tout se passe bien pour lui.
- Allez, montrez-vous, chuchotait en boucle le naufragé, je sais que vous êtes là…
Et il ne se trompait pas les créatures de la forêt étaient là tapis dans l’ombre, cachées dans les arbres ou les hautes fougères. Elles les surveillaient depuis bien avant qu’ils n’entrent dans la forêt. Les intrus ne semblaient pas vouloir quitter les lieux, aussi les gardiennes de l’orée du bois intervinrent. Une flèche, suivie d’une autre se plantèrent devant le Naufragé et son acolyte. “le poisson mord à l’hameçon”, se dit le Naufragé.
- Faites demi-tour ! Vous n’êtes pas les bienvenus humains ! cria une voix féminine en provenance de derrière un arbre.
- Nous sommes désolés de venir ici sur votre territoire sans votre permission, je suis un émissaire venu à la rencontre de la Cœur de Sève. Je m’excuse de ne pas avoir prévenu de mon arrivée mais j’ai un délai assez court pour apporter mon message.
- Quel est ton message étranger, cria la même voix.
- Allons, je ne peux donner mon message qu’à un membre de la Cœur de Sève,
- Vous avez ce que vous cherchez devant vous.
- N’ayez pas peur de nous, nous ne sommes pas armés. Puis-je approcher pour vous parler de face à face ?
Il y eu des échanges entre plusieurs personnes, puis au bout d’un petit moment une forme sortit de derrière un arbre. C’était une femme, ou plutôt une Elfine, mais ça le Naufragé ne pouvait pas le savoir. Celle-ci était accompagnée d’un énorme loup arborant comme une sorte de masque de cuir. L'Elfine approcha à pas lent, avec une démarche légère et hypnotique. Enfin le loup géant et elle s’arrêtèrent en face des visiteurs.
- De là d’où je viens nous faisons le baise-main aux damoiselles. Me permettez-vous ? Demanda le Naufragé en s’inclinant légèrement et tendant sa main gauche.
Malgré un léger grognement du loup, l’Elfine n’avait pas plus de raisons de se méfier cet homme au charisme incroyable. Et puis personne ne lui avait jamais fait un baise-main, c’était donc l’occasion, cela marquait pour elle sa domination sur l’intrus. Aussi elle posa sa main sur celle gantée de l’intrus. Elle sentit alors comme quelque chose d’agréable, une douce sensation de confiance absolue envers ce monsieur. Son cerveau fonctionnait au ralenti, ses yeux ne quittaient plus ceux du Naufragé. Puis son regard se teinta d’argent. Melissandre, car c’était bien elle, sentait parcourir dans son corps une énergie nouvelle, bienfaisante, apaisante. Le Naufragé souriait. “Le tour est joué” se disait-il.
- Maintenant que les choses sont clarifiées, pouvons nous entrer ?
- Bien sur, répondit Melissandre à l’étonnement des autres Elfines présentes autour d’eux.